Dans ce petit ouvrage d’accès facile, Maurizio Badanai propose de définir l’activité philosophique non comme modalité particulière de connaissance – même si l’étude en constitue un moment essentiel – mais comme jardinage des évidences. Philosopher, pour le dire autrement, ce n’est pas avant tout maîtriser des procédures cognitives (analyse logique, variation éidétique, déconstruction, intuition bergsonienne…), c’est rendre l’ignorance féconde ou bénéfique. Il s’agit fondamentalement d’ouvrir son coeur, de se comporter « sagement », comme le rappelle le terme « sophia ».
La thèse pourra sembler banale. Elle l’est. Ses implications sont pourtant considérables. L’une d’elles concerne la réponse à la question : « qu’est-ce qu’un bon philosophe ? », « que veut dire s’améliorer en philosophie ? » Le petit livre de Maurizio Badanai suggère un élément de réponse. Il invite à répondre qu’un philosophe confirmé est un homme qui distille de manière toujours plus rayonnante certains « ferments », ceux que le lecteur découvrira au fil de la présente « promenade philosophique ».